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Amélioration des Conditions de vie et Renforcement de la Résilience Socio-économique des Communautés Vulnerables

United Nations Human Settlements Programme (UN-Habitat)

Amélioration des Conditions de vie et Renforcement de la Résilience Socio-économique des Communautés Vulnerables

GRF-08010

Contexte et justification


Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire sans précédent alimentée par des groupes armés qui ont progressivement occupé certaines zones rurales. L’une des conséquences majeures de la crise sécuritaire est le déplacement forcé de populations à majorité rurales vers les centres urbains dits secondaires (chefs-lieux de région et de province), mieux sécurisés. D’après les chiffres officiels, le Burkina Faso comptait 2,062,534 Personnes Déplacées Internes (PDI) au 31 mars 2023, soit près de 10% de sa population. Le Centre-Nord est l’une des régions les plus durement impactées par la crise de déplacement issue des conséquences de la dégradation de la situation sécuritaire.


Avec ses plus de 493 954 PDI recensées, le Centre-Nord doit résoudre l’équation complexe de devoir accueillir ces personnes en détresse dans un contexte déjà très tendu de compétition pour l’accès aux ressources naturelles et d’une offre de services sociaux de base limitée. Sa capitale Kaya est la commune du pays qui présente le plus de difficultés pour accueillir dans les meilleures conditions ce surplus de population (122 570 PDI). A l’instar de bien d’autres villes, Kaya se retrouve à faire face à de nombreux défis, notamment ceux liés à l’accès aux services essentiels de base (tels que l’eau, la santé, l’éducation, l’assainissement etc…) et aux logements adéquats, convenables au profit des communautés en situation de vulnérabilité.


Face aux difficultés d’avoir accès à des cadres d’habitats décents, de nombreuses personnes déplacées internes ont dû se résoudre à développer des alternatives d’habitats dans les périphéries urbaines favorisant du même coup les extensions urbaines démesurées et incontrôlées des villes. Cette situation ne favorise pas l’inclusion de ces personnes déplacées, et est susceptible d’alimenter les tensions entre communautés hôtes et déplacées, et fait peser un risque de protection pour ces personnes. Malgré les efforts d'assistance du Gouvernement du Burkina Faso et de la municipalité de Kaya, les initiatives entreprises restent insuffisantes pour gérer l’entièreté de la situation.


Cependant, les partenaires tels que le Haut-Commissariat de Nations-Unies pour les Refugies (HCR) et le Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains (ONU-Habitat) se sont donc engagés à apporter leur contribution pour la recherche de solutions durables à ce problème.  Accompagner les villes à mieux structurer le développement spatial de leur territoire a été au cœur d’une initiative développée par l’ONU-Habitat entre octobre 2020 et mars 2023, soutenue par l’Union européenne (à travers l’Instrument contribuant à la Stabilité et à la Paix-IcSP) à hauteur de près de 4 millions d’euros et qui a permis de réaliser dans les villes de Kaya, Kongoussi, Tougouri et Dori:


  • Des infrastructures de services urbains de base (écoles, centres de santé, assainissement et eau potable) dans chaque ville.


  • 312 logements adéquats dont 100 à Kaya, pour les communautés en situation de vulnérabilité.


Ainsi, plus de 2 000 personnes déplacées internes ont pu bénéficier d’un droit d’accès à un cadre de vie décent dans les quatre (4) villes du projet.


Le HCR a également mis en œuvre un projet de construction de 250 abris écologiques et durables via la technique de la construction en voûte nubienne pour les PDI et les populations hôtes dans les communes de Boussouma, Korsimoro et Kaya notamment sur le site de Wayalghin. Ce projet, mis en œuvre en 2021 et 2022 grâce à un financement du Royaume de Belgique à hauteur de 3 millions d’euros a permis de toucher plus 1 800 personnes. Dans un principe de prise en charge des PDI en évitant le phénomène de ségrégation et/ou de stigmatisation, le projet a permis de privilégier le brassage et l’intégration avec les communautés locales.


A Kaya, les flux de populations se poursuivent même s’ils sont moins perceptibles qu’auparavant malgré les efforts, consentis par le Gouvernement avec l’appui de ses partenaires. La poursuite des efforts de consolidations des amorces de solutions durables, de renforcement de l’appropriation de l’approche NEXUS Humanitaire-Développement-Paix par les autorités locales s’avère nécessaire.


S’il est vrai qu’à travers le soutien de ONU-Habitat et du HCR de nombreuses familles déplacées internes à Kaya ont pu bénéficier d’un cadre de vie décent, il n’en demeure pas moins que de nombreuses autres restent toujours dans les conditions inappropriées de vie soit sur les Sites d’Accueil Temporaires et Zones d’Accueil Temporaires (SAT et ZAD) soit dans les zones d’habitats précaires (zones non loties). Avoir donc accès à un espace de vie décent et un logement durable et convenable sont des préoccupations qui méritent d’être résolues par l’ensemble des parties prenantes, y compris la municipalité de Kaya. En outre, les collectivités locales, en concertation avec leurs partenaires, doivent engager des réflexions sur la recherche de solutions de relèvement devant favoriser l’inclusion socio-économique des PDI bénéficiaires desdits logements ainsi que les communautés qui les accueillent. Il est également important de prendre les mesures de mitigation de l’impact environnemental des extensions urbaines tout en renforçant la résilience de ces nouveaux quartiers et leurs résidents.


La disponibilité d’une assiette foncière importante aménagée et sécurisée dans la nouvelle centralité urbaine de Kaya incluse dans le projet initial achevé par ONU-Habitat constitue une opportunité  d’une part, pour accroitre les capacités d’hébergement de la collectivité en réponse aux conditions de vie dégradantes et déshumanisantes de familles de PDIs en situation de vulnérabilité et d’autre part, pour créer les conditions d’un relèvement socio-économique des communautés PDIs et hôtes dans une approche holistique et intégrée.


Aussi, la Stratégie Nationale de relèvement des Personnes Déplacées Internes et des communautés d’accueil (SNR-PDICA 2023-2027) adoptée par le Burkina Faso offre-t-elle également un cadre favorable aux acteurs intervenant sur les questions d’intégration et de résilience urbaine aux déplacements forcés. Par ailleurs, les solutions d’habitation développées par le HCR en amont de l’intervention d’ONU-Habitat dans la nouvelle centralité urbaine au profit des communautés (PDIs et hôtes), constituent une opportunité de poursuivre la réflexion et la mise en œuvre d’actions de consolidation des conditions de vie des communautés déplacées et hôtes.


Théorie du changement:


Si:


  • L’accès aux logements et aux services sociaux de base (entre autres : eau potable, assainissement, éducation et santé) dans la commune de Kaya est amélioré et l’impact environnemental est géré adéquatement face à l’augmentation rapide de sa population due aux afflux massifs de PDIs.


  • Les populations (PDIs et communautés d’accueil) bénéficient d’opportunités d’activités génératrices de revenus dans les zones d’accueil et des facilités d’accompagnement techniques et financiers.


  • Les populations (PDIs et communautés hôtes) bénéficiaires sont sensibilisées et participent de façon active à toutes les étapes de mise en œuvre dudit projet, dans le respect des questions liées au genre.


Alors:


  • On assistera, dans la commune de Kaya à une réduction de la forte pression actuelle sur les services sociaux essentiels et sur les ressources naturelles disponibles et à l’amélioration des conditions de vie des populations hôtes et des PDIs;


  • Les populations (PDIs et communautés d’accueil) pourront jouir d’une indépendance économique et pourront subvenir aux besoins de leurs familles et d’une insertion sociale;


  • Les populations ciblées dans la commune de Kaya, PDIs et communautés hôtes, vivront dans de meilleures conditions de santé et de paix dans une société plus inclusive, avec moins de risques de stigmatisation et dans le respect des nécessités liées au genre; 


Parce que:


  • Les populations ciblées dans la commune de Kaya, PDIs et communautés hôtes, auront bénéficié de: (i) la construction de logements pour les familles les plus vulnérables; (ii) l’accès plus accru aux services sociaux de base (eau potable, assainissement, services de santé et d’éducation, espaces publics aménagés, entre autres); (iii) activités de gestion des déchets et d’amélioration des conditions d’hygiène; et (iv) solutions énergétiques plus respectueuses de l’environnement.


  • Les populations (PDIs et communautés d’accueil) auront bénéficié de renforcement de capacités pour la mise en œuvre d’activités en adéquation avec leurs profils et domaines d’activités initiaux (notamment l’agriculture urbaine hors sol) et compatible avec l’environnement urbain; de mise en exploitation d’espace agricole destinés à l’agriculture hors sol et de facilités d’accompagnement technique et financier.


  • Les populations ciblées dans la commune de Kaya, (PDIs et communautés hôtes), auront participé aux sessions de planification participative et de prise de décision, auront pu s’exprimer et faire valoir leurs opinons, besoins et droits lors desdites sessions et auront bénéficié ensemble des réalisations du projet. 

 

Objectif:


Le présent projet s’inscrit dans une dynamique de la poursuite des efforts de la collectivité locale de Kaya, de créer les solutions durables en faveur des communautés en situation de fragilité, notamment les PDIs et les communautés hôtes en situation de vulnérabilité, mais aussi et surtout créer les conditions favorisant le relèvement des communautés affectées par la crise et leur insertion sociale et économique et en faire des acteurs économiques au niveau local.

Objectifs spécifiques:


  1. OS1 – Assurer une amélioration continue des conditions d’habitabilité des PDIs et des communautés d’accueil;


  2. OS2 – Contribuer à l’accélération de la création de la centralité urbaine nouvelle de la commune de Kaya (Pôle urbain de Kaya), source d’amélioration des ressources locales au profit du budget communal;


  3. OS3 – Contribuer au renforcement de la cohésion sociale et du vivre-ensemble entre les communautés hôtes et les PDIs; and


  4. OS4 – Favoriser l’éclosion des conditions d’insertion socio-économique de personnes déplacées internes et des communautés d’accueil afin d’en faire des acteurs économiques au niveau local.


Résultat 1: Les capacités d’hébergement de la commune de Kaya au profit des communautés en situation de vulnérabilité ont été renforcées.


En dépit des efforts consentis, les besoins en termes d’habitat, de logement adéquat restent une préoccupation majeure de la coopération internationale et des autorités locales afin d’améliorer les conditions de vie dégradantes et déshumanisantes dans lesquelles vivent de nombreuses personnes déplacées à la fois sur les SAT et ZAD et dans les zones d’habitats précaires. La disponibilité de 100 parcelles à usage d’habitation mobilisées par ONU-Habitat et la collectivité locale de Kaya reste une opportunité à explorer afin d’accroître l’offre de logements adéquats pour 500 personnes déplacées et des communautés d’accueil en situation de vulnérabilité. L’assiette foncière disponible déjà aménagée et sécurisée au niveau de la centralité urbaine de Kaya et jonçant la première phase de la cité communale de Kaya financée par l’Union européenne est une étape importante déjà accomplie qui permettrait une accélération des étapes suivantes de mise en œuvre d’un processus de construction de logements.


  1. Produit 1.1 – Construire 100 unités de logements additionnels sur les parcelles à usage d’habitation restantes;


  2. Produit 1.2 – Héberger au moins 500 personnes déplacées et issues des communautés d’accueil; and


  3. Produit 1.3 – Mettre en place un mécanisme de gestion des logements additionnels.


    Résultat 2: Des activités de relèvement socioéconomique de communautés vivant dans la cité communale et environnants ont été promues.


    Jadis cultivateurs, éleveurs, commerçants dans leurs zones de départ, de nombreuses PDIs se retrouvent dans une situation qui nécessite une assistance afin de récupérer leur autonomie économique. Avec la rareté des ressources financières destinées aux besoins humanitaires et dans la perspective d’accompagner les PDIs dans leur processus d’insertion socio-économique, des activités génératrices de revenus à même de contribuer à leur relèvement doivent être envisagées. Ces activités tout en participant à leur relèvement socio-économique doivent être compatibles avec leur capacité et profils et en adéquation avec l’environnement urbain. Les réserves foncières disponibles dans la cité communale seraient mobilisées pour la mise en place de dispositif d’agriculture hors sol au profit des ménages bénéficiaires des logements et des communautés d’accueil dans la zone d’influence du projet dans la perspective du renforcement de la cohésion sociale. La production de fruits et légumes par les femmes et jeunes filles bénéficiant de formation et d’équipements en agriculture urbaine en hors sol favoriserait leur épanouissement et de subvenir à leurs besoins primaires et ce à l’abri de certains risques de protection ainsi que des mécanismes d'adaptation négatifs tels que la prostitution, les VBG, les vols etc.


  4. Produit 2.1 – Renforcer les capacités pour la promotion d’une agriculture urbaine hors sol compatible avec l’environnement urbain;


  5. Produit 2.2 – Fournir des équipements, des intrants et des kits d’installation pour l’agriculture urbaine hors sol;


  6. Produit 2.3 – Mettre à disposition des moyens de transports pour la liaison entre les sites de production et les centres de commercialisation des produits issus de l’agriculture urbaine hors sol; and


  7. Produit 2.4 – Aménager des espaces de commercialisation (équipements marchands communautaires de proximité) des produits d’agriculture hors sol.


    Résultat 3: L’exercice d’activités économiques par les femmes et jeunes filles mères a été facilité.

    En lien avec le résultat 2 ci-dessus, dans le contexte de déplacements des populations les premières victimes sont femmes, jeunes filles et enfants qui se trouvent à faire face aux dures réalités des conséquences des fuites vers des centres urbains plus sécurisés. Les activités de relèvement en priorité dans les ménages sont portées par les femmes et jeunes filles mères. Les orienter vers l’expérimentation de la production agricole en milieu urbain (hors sol) implique de créer des conditions idoines au profit des enfants en bas âge. Avoir à leur charge leurs enfants de bas âges pourrait être un handicap non seulement pour elles pendant le renforcement des capacités mais aussi et surtout pour la mise en pratique de leur exploitation agricole hors sol.


    À cet effet, le projet envisagera des conditions favorables à l’épanouissement des enfants (réalisation d’espace pour enfants) afin de permettre aux femmes et jeunes filles mères de vaquer à leurs activités de relèvement socio-économique. Les réserves foncières déjà disponibles et sécurisées feront l’objet d’aménagement urbain adéquat à même de répondre à ce besoin. Par ailleurs, le projet travaillera à mieux accompagner les femmes et les jeunes filles pour une meilleure structuration de leurs activités économiques articulées autour de la production agricole hors sol.


  8. Produit 3.1 – Aménager des espaces éducatives et d’éveil pour enfants à bas âge;


  9. Produit 3.2 – Accompagner les femmes dans la mise en place de micro-clusters d’entreprises agricoles.


    Résultat 4: Les impacts sur l’environnement ont été réduits


    L’une des conséquences visibles des installations organisées et/ou anarchiques des populations déplacées internes, est sans contexte, la prolifération des déchets urbains essentiellement constitués des sachets plastiques (issus probablement de la distribution des vivres et des AME). Un regard panoramique des zones d’occupation permet aisément d’en faire un constat éloquent qui impacte dangereusement l’environnement urbain. La production des déchets ménagers (solides et excrétas) est aussi une préoccupation importante. Vu sous un autre angle, pour les besoins de cuissons, des femmes déplacées internes sont contraintes de parcourir des distances importantes à la recherche du bois de chauffe toute chose, qui dans le contexte d’insécurité actuelle les expose à des risques de VBG et d’enlèvement par les groupes armés non identifiés. Le projet envisagera donc de réduire les risques de protection auxquels les personnes déplacées internes font face et l’impact de leur action sur l’environnement.


  10. Produit 4.1 – Fournir aux ménages bénéficiaires des logements, des foyers améliorés susceptibles de réduire considérablement la coupe de bois impactant négativement sur l’environnement;


  11. Produit 4.2 – Renforcer les équipements d’installation du Centre de Traitement des Ordures Ménagers (CTOM); and


  12. Produit 4.3 – Mettre en place des dispositifs de collecte des déchets solides.

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